Nos héros de la grande guerre : Jean Joseph AUFFRET (1886-1925)
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Au 3ème RI Coloniale basé à Rochefort (16)
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Avec son épouse Marie Jeanne GUEDES
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1908 : Jean Joseph est exempté de service militaire pour faiblesse générale.
Le 18/02/1915, il est mobilisé au 3è Régiment d'Infanterie Coloniale à Rochefort (voir portrait en tenue militaire) et part aux armées le 28 mars.
Insignes du 3e régiment d’infanterie coloniale devenu en 1963 « RIMA (régiment d’infanterie de marine) »
Passé au 33e RIC le 1er octobre 1915, c’est peut être dans cette unité qu’il a fait acte de bravoure ( Très belle conduite lors des combats des 16 au 19/04/1917)
Extrait du journal du 33e RIC (détail des journées du 16 au 19 avril 1917)
Le 16 avril 1917, à 6 heures du matin (jour J., heure H.), le 33e régiment d'infanterie coloniale était disposé dans les lignes conformément aux ordres donnés par le colonel Quérette, qui commandait le groupement (33e R. I. C., 6e, 43e, 48e bataillons sénégalais, une batterie de 65).
Il s'agissait d'enlever l'éperon d'Hurtebize, formidablement défendu et dont les terrains et le sous-sol, admirablement organisés, recélaient des nids de mitrailleuses ne se dévoilant qu'au moment favorable.
A 6 heures, le bataillon Darnault, suivi du centre de renseignements, et le bataillon Cames s'élancent à l'assaut de la première position allemande, sous le feu violent des batteries et des mitrailleuses ennemies.
Bataillon Darnault. - Le lieutenant-colonel Cahen est tué presque immédiatement ; son capitaine-adjoint, capitaine Gilles, tombe à ses côtés. Le lieutenant-colonel Bénézech prend le commandement, et, avec le 1er bataillon, s'empare de la ferme d'Hurtebize, faisant un grand nombre de prisonniers.Le bataillon, auquel viennent se joindre quelques éléments du 6e bataillon sénégalais et du 127e d'infanterie, qui attaque à droite, descend les pentes nord d'Hurtebize et pénètre dans la vallée de l'Ailette.
L'ennemi ne résiste pas longtemps à cette poussée, mais les difficultés du terrain, rendues plus grandes par les réseaux de fil de fer tendus par les Allemands, achèvent la dissociation des unités que l'assaut de la première position allemande a déjà commencée.
De 8 heures à 8 heures et demie, les éléments qui sont descéndus dans la vallée de l'Ailette viennent se grouper finalement à l'est du mamelon 147-4, lisière de la grande clairière qui s'étend de ce point, où un nid de mitrailleuses s'est révélé, à Vauclerc.
Le Commandant du régiment s'offre de rétablir la liaison avec le commandant du groupement et les éléments qui doivent opérer à droite et à gauche du bataillon Darnault. Le contact ne peut être repris, les unités voisines n'ayant pu progresser.
Les débris du bataillon Darnault constituent ainsi une pointe très avancée dans les lignes allemandes.
Jusqu'à 15 h. 30, on se maintient sur la position conquise, soumise depuis 9 h. 30 à un bombardement de pièces de gros calibre et tenue sous le feu des mitrailleuses.
Pendant ce temps, des mitrailleurs et des mitrailleuses ennemies, établies sur la cote 160 et dans le bois 2, conjuguent leur tir, coupant presque toutes les communications avec l'arrière.
Les renforts demandés n'arrivent pas. Le Chef de corps ne s'oppose plus au repli du bataillon Darnault, et lui-même se dirige vers la crête d'Hurtebize, avec le reste de son centre de renseignements.
Il y parvient, vers 17 heures, et prend le commandement du groupement, le colonel Quérette, blessé, ayant été fait prisonnier.
Ce bataillon avait fait preuve du plus grand entrain et d'une admirable ténacité. Il avait subi des pertes sensibles. Le capitaine Dauce, commandant la C. M. I., tombé grièvement blessé, était mort de ses blessures sur le champ de bataille.
L'adjudant-major, capitaine David, déjà blessé à Douaumont, atteint de deux blessures au début de l'action, et ayant refusé de se faire évacuer, tombait à son tour mortellement blessé. Le capitaine Lefèvre, les sous-lieutenants Arrivé et Accenaro étaient également tombés avec un grand nombre de sousofficiers et de soldats.
Bataillon Cames. — Le bataillon Cames part, à 6 heures, à l'assaut des tranchées allemandes, sous le feu ininterrompu des mitrailleuses ennemies. Il conquiert rapidement le saillant de Cabourg, les tranchées de Courtine et d'Iéna. Poussant plus loin, il s'empare de la tranchée d'Ems, où il fait des prisonniers. Continuant leur marche, les unités arrivent à la cote 173, sur le rebord du plateau de l'Ailette. Les pertes deviennent alors extrêmement sensibles, surtout en cadres.
Le commandant Cames, blessé deux fois, la tête environnée de bandages sanglants et ne voulant pas se faire évacuer, se prodigue en terrain libre, sans souci des feux violents de mitrailleuses. La mâle attitude de ce chef héroïque et aimé soulève l'enthousiasme et l'admiration de tous.
Le bataillon est en liaison, à gauche, avec le 53e R. I. C.
A droite, la liaison avec le 6e sénégalais, resté au sud du monument, n'existe plus.
Dépourvus de munitions, en danger d'être tournés, les débris du bataillon se replient sur la tranchée d'Ems, qui est organisée, ainsi que les trous d'obus avoisinants.
Le commandant Cames, dans la soirée, est remplacé par le capitaine Froment y, adjudant-major, également blessé.
Le capitaine Groslambert et le sous-lieutenant de Laroque ont été tués, presque tous les officiers blessés, les pertes en hommes et en cadres sont lourdes.
Bataillon Edon. — Dès sa sortie de nos lignes, le bataillon Edon est arrêté par le feu violent des mitrailleuses allemandes en position dans la courtine d'Iéna et au point dit « Trou d'Enfer ».
Dans la soirée, ce bataillon reprend le mouvement en avant et pousse des patrouilles jusque dans les bois de l'Ailette et aux abords de Vauclerc.
A la nuit, le front de bataille est formé par la tranchée d'Ems (bataillon Cames), tranchée du monument (bataillon Paulet), une tranchée nouvelle au nord d'Hurtebize et la lisière du bois (bataillon Edon), puis la tranchée de l'Abri (bataillon Maury, 48e sénégalais).
Le bataillon Darnault est en réserve aux environs du P. C.
du commandant du groupement (tranchée des Friches).
Pendant la nuit, l'ennemi ne tente aucune réaction.
Journée du 17 avril 1917. — En exécution des ordres du commandant du groupement, qui décide à tout prix de défendre la position enlevée par le 33e, le bataillon Cames s'offre d'établir la liaison avec le bataillon Edon, qui occupe le point d'appui d'Hurtebize. Le bataillon Paulet passe en soutien du bataillon Edon. Jusqu'à 15 heures environ, la situation est sans changement.
Le temps est humide et froid. Le terrain, détrempé par la pluie mêlée de neige qui n'a cessé de tomber toute la nuit, est extrêmement difficile. Les Européens tiennent encore, mais les Sénégalais, davantage affectés par la rigueur de la température, ne peuvent plus donner d'effort utile.
Vers 15 h. 30, les Allemands, venant par les pentes du plateau de l'Ailette (cote 173 et plus à l'Est), se lancent très en force sur la tranchée d'Ems et la courtine du monument.
Une lutte corps à corps s'engage au cours de laquelle le capitaine Dubant, commandant du 3e bataillon (le capitaine Fromenty avait été évacué à midi pour sa blessure du 16), est tué bravement, le fusil à la main, dans la tranchée d'Ems.
Ce bataillon, qui tient victorieusement tête aux Allemands, est commandé maintenant par le brave sous-lieutenant Ravard.
Les autres compagnies sont commandées par des sous-lieutenants. L'une, la 19e, par un sergent.
Le lieutenant-colonel Bénézech a sous les yeux le terrain du combat. Il prend immédiatement la décision de faire préparer par l'artillerie la manœuvre de contre-attaque qu'il projette. Il demande, en conséquence, qu'un tir de bombardement soit exécuté sur la crête de part et d'autre du monument d'Hurtebize.
Il donne l'ordre au bataillon Edon de contre-attaquer l'ennemi de l'Est à l'Ouest, dans la direction du monument d'Hurtebize.
En même temps, les troupes qui ont cédé le terrain remonteront les pentes et tous les éléments disponibles du poste de commandement appuieront la manœuvre de contre-attaque en marchant droit sur le monument.
La manœuvre, exécutée avec la plus grande énergie par nos troupes malgré leurs fatigues, les difficultés du terrain, les rafales de mitrailleuses en position au monument, réussit parfaitement. De nombreux ennemis sont tués ou faits prisonniers.
Malheureusement, notre artillerie, qui continue à tirer sur le monument, contraint nos troupes à se replier et la ligne française forme finalement un demi-cercle autour de ce point.
Ultérieurement, l'ennemi fait de nouvelles tentatives qui échouent sous nos feux et nos contre-attaques à la grenade.
Le 2e bataillon a fait, de jour aussi, de fortes pertes. Il en est de même du 3e bataillon Edon, dont l'adjudant-major Clerc est mortellement blessé.
18 avril 1917. — Le 18 avril, la position occupée par le groupement est violemment bombardée par l'artillerie ennemie.
Le bataillon Darnault s'établit à gauche du bataillon Edon, afin de faciliter la liaison avec le bataillon Cames.
Dans la nuit du 18 au 19, le 4e zouaves relève les différents éléments du groupement établis sur le plateau d'Hurtebize.
L'activité de l'artillerie ennemie et le mauvais temps rendent difficile cette relève.
Au cours de ces trois journées, le régiment, qui avait fait preuve des plus magnifiques qualités d'endurance, d'entrain et de ténacité, avait éprouvé de lourdes pertes qui attestaient son esprit de sacrifice.
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6239381s/f24.item.zoom (pages 20 à 25 - récit des journées du 16 au 19 avril 1917 vu par le 33e RIC)
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Making a charge on the Chemin des Dames (WW)(firstwordwar.com/photos) |
- http://chtimiste.com/batailles1418/chemindesdames1917%202%20.htm
blessé (plaie région auriculaire gauche) au Bois des Fosses et évacué le 30/09/1917.
hospitalisé du 04/10/1917 au 23/01/1918 à l'hôpital auxiliaire 205 de Beaume (?)
cité à l’ordre du régiment 397, très belle conduite au combat des 16 au 19 avril 1917
passé au régiment colonial du Maroc le 29/07/1918
démobilisé le 25/03/1919, Il se retire à Kérézec en Coray.
décoration : croix de guerre étoile de bronze