Louis et Marie QUEMERE, Gardiens  de Phare.

 

Louis QUEMERE voit le jour le 7 juillet 1875 à Riec-sur-Belon, fils de Guillaume-Hervé et de Marie-Anne MAHE...  Né à Elliant, (ses parents y étaient fermiers), Guillaume Hervé exerça la fonction d'agent-voyer dans le canton de Pont-Aven, ou il épousa Marie Anne, née 17 décembre 1852 à Riec sur Belon, le mariage y aura également lieu, le quatre février 1872…

Louis sera  tout d'abord marin-pêcheur à Concarneau,  puis il devient gardien de phare à Penmarch

 

Le Phare D’Eckmühl domine le paysage, ainsi que le vieux phare (au second plan)  aujourd’hui Centre de Découverte Maritime.

                 

Les QUEMERE étaient une vieille famille d’Elliant, on les rencontre  dès 1580, avec la naissance de Guillaume, fils de Jean …  Guillaume se mariera en 1608 avec Marguerite Catherine GUILLOTRE (fille de Jean GUILLOTRE), le couple aura au moins quatre enfants : Guillaume en 1609, Jean en 1611, Catherine en 1612 et Hervé vers 1615 … Exerçant le métier de cultivateurs, pendant de nombreuses générations, on les retrouve au fil des siècles exerçant différentes professions, les fratries nombreuses ne permettant pas à tous de rester à la terre, à moins de trouver une fille à marier, à la tête d’une ferme… Souvent les ainées (dans certaines familles) avaient l’avantage d’hériter de leurs parents et permettaient ainsi au nouvel arrivant de continuer le métier de ses parents …

Onze générations (et trois siècles) séparaient le couple QUEMERE  x GUILLOTRE, de notre homme et le temps passant, on les retrouve établis aux quatre coins du pays …

Un matin, Louis QUEMERE marchait vers Saint Pierre, quand il croise un attelage (une carriole, attelée d’un petit cheval), conduit par une jeune fille, qui se rendait au Phare pour livrer la commande hebdomadaire (de viande)… La conversation s’engage entre eux, chacun racontant sa vie : il apprend qu’elle est la fille de la Boucherie-Charcuterie GLOANNEC, lui raconte  qu’il est aide gardien au Phare, et lui annonce même qu’il est fiancé !!!  La semaine suivante, Louis se précipite au devant de la jeune fille, (venue déposer une nouvelle commande) pour l’aider à descendre de son char-à-banc et à porter ses paquets… A partir de ce jour là, les deux jeunes gens se verront régulièrement et décident assez vite de se marier …

Le 18 avril 1899 en l'église Saint-Nonna de Pennmarch, Marie Jacquette GLOANNEC et Louis QUEMERE, échangent leurs consentements…

Et le lendemain elle s’installe avec son mari dans son logement de fonction, une petite maison blottie au pied de cette imposante bâtisse de 62 mètres de haut, où ils partageront la vie des six gardiens et de leur chef… Escalader chaque jour les 272 marches, qui mènent au sommet est le quotidien de ces hommes… Seule présence féminine dans cet environnement masculin, (de plus, devant le bonheur des jeunes mariés, la jalousie de certains membres de l’équipe devenant manifeste) et le hasard faisant parfois bien les choses : L'administration des phares et balises, souhaitant  substituer aux gardiens du phare de Tévennec, un couple marié, Louis et sa jeune épouse décident de postuler et en quelques mois l'affaire est conclue. En décembre 1900, ils rejoignent Tévennec avec leur petit Louis (né le 10 mars 1900 à Pennmarch)…

Tévennec, un phare sur un rocher à mi-distance entre Sein et la pointe du Raz ; situé au confluent du Raz de Sein et de l'Iroise, les Sénan l’appellent "Tavenok" (petite falaise). Le phare fut mis en service en 1875. Henri GUEZENNEC qui en fut le premier gardien, y perdit la raison, il entendait des voix lui répéter "kerz kuit, kerz kuit" (va-t'en, va-t'en)…  Alain MENOU, qui lui succéda, tient le coup sept ans, entre 1878 à 1885, puis sombre dans la démence. En 1893, A. KERLIVIAU meurt près de son compagnon Corentin COQUET. Plus tard un autre gardien se sectionne l'artère fémorale et meurt vidé de son sang. Son successeur apprend le jour de la relève la mort de ses trois enfants. MILLINER meurt dans les bras de son épouse et en attendant la relève elle le conserve dans le sel, elle dut bien sûr assurer seule le fonctionnement du feu…   

      

           

Le Phare de Tévennec, ci-dessus.

Lanterne de phare équipée.

Système optique à lentilles de Fresnel.

                         

Chez les QUEMERE, la vie s’organise sur le rocher balayé par le vent et les embruns, 3 autres enfants viendront égayer cette petite famille : Charles nait en 1901 à Pennmarch, Alexia en 1903 à l'île de Sein, Marie en 1905 à Pennmarch … En juin 1905 (Marie avait 4 mois), Louis est désigné pour l'île aux Moutons (Moëlez en breton) dans l'archipel des Glénan. D'un simple caillou à un îlot de presque 6 hectares, ce fut pour tous le paradis. Une  tour carrée de 18 mètres accolée d'une habitation spacieuse, de plus l'île est bien protégée de la houle d'Ouest et Sud-ouest par de nombreux rochers responsables de nombreux naufrages. Le plateau de Trévarez à l'ouest de l'île est appelé le cimetière des thoniers. Les bateaux faisant route sur Concarneau avaient tendance à passer trop près de l’ile…

                                                              

    
Le Phare de l’ile des Moutons (dans l’archipel des Glénans).

Une fois installés sur l’ile avec leurs quatre enfants, Pierre et Marie décident l'achat d'une vache, (plus tard deux autres viendront se joindre à la première)... Du lait frais tous les matins … Le jardin potager permet la culture de légumes, et même de fleurs… Les moutons, les canards, les oies et poules s'égaillent sur l'île… Des lapins dans un clapier….

Louis fait l'acquisition d'un canot : le "Moelez", puis d'un second : "Le Goéland". Il se livre à la pêche à l'aide de lignes, filets et casiers, les nombreuses roches autour de l'île sont peuplés de homards et crabes. Du  poisson frais, des crustacés : crevettes, coquillages, à part le pain, l’ile leur permet de mieux vivre qu’à Tévennec!   De son côté, Marie pendant dix-sept ans travaille pour le compte de la maison Richard, mareyeur à Lesconil, elle achète des crustacés aux marins…

Les années passant, la famille continue de s’agrandir, sept autres enfants viennent au monde, portant la fratrie à onze... Seul né sur l’ile, Jean naquit le 21 juin 1906 à 18 h… La grand-mère paternelle vint de Riec-sur-Belon auprès de sa belle-fille pour l’assister... Puis naissent Raymond en 1908, Hervé en 1909, Guillaume en 1911, Suzanne en 1914, Lucienne en 1917, tous à Pennmarch dans la famille de Marie, le dernier Pierre vint au monde en 1921 au Guilvinec…A Tévennec comme à l'île aux Moutons, les enfants se sont tous portés à merveille. Avec son élixir du Pérou (une vieille recette) Marie soignait tout et tout le monde…

Ayant acquis de l'expérience, Marie fut agréée officiellement comme gardienne de phare auxiliaire… Elle reçut aussi de nombreuses décorations :

 

  (1)

 

 

 

 

 

 

 

(2)

-          En 1927, elle reçoit la Médaille de la famille française, (1)

-          En 1928, le prix Montyon, de l'Institut de France, (sciences morales),

-          En 1956, la médaille du Mérite Civique (3); décoration également attribuée à d'autres personnalités connues telles que : Blériot, Charcot, Mais le 22 avril (souffrante) elle ne se rend pas à la Sorbonne pour recevoir sa décoration, une place d'honneur lui était cependant réservée.

Le couple aura passé trente trois années dans les phares et élevé une famille de onze enfants…

Une vie bien remplie (aussi) au service des naufragés atterrissant sur l'île et ceux que Louis dans son petit canot pouvait ramener… De Douarnenez à Gâvres, il y avait en ce temps là des milliers d'embarcations qui sillonnaient les eaux : sardiniers, maquereautiers, ligneurs, crabiers… Et fréquents étaient les naufrages dans ces eaux tourmentées… Une nuit, entre autres, Louis se porte au devant d'appels désespérés dans les parages de l'île… Il ramène à terre un homme tenant dans ses bras un enfant inanimé… De retour au phare, on étend l'enfant sur la table, mais dans son instinct de femme et de mère, Marie sent que la mort n'a peut-être pas encore gagné… Elle commence à le frictionner… Le père réconforté par un rhum bien tassé vient à son aide. Louis a poussé le foyer… Après des heures d'efforts une légère rougeur vient aux joues de l'enfant… Marie fond en larme en voyant l’enfant revenir à la vie et rend grâce à Dieu de l’avoir épargné… "Parlez donc des QUEMERE  aux vieux marins de Concarneau, ils vous diront : "des braves gens comme ça il n'y en pas eu beaucoup dans ce bas monde"…

Mais il fallait aussi penser à la retraite, les QUEMERE achetèrent à Pennmarch une grande maison attenante à la Poste …  Pour les enfants en âge d’aller à l’école, ce fut le départ pour le continent, dans la famille, il y avait toujours quelqu’un pour les prendre en charge et les scolariser, quand aux plus petits, ils furent envoyés dans les Internats du Continent : Concarneau, Pont l’Abbé, Le Guilvinec et rejoignaient Moëlez pour les vacances scolaires …

Avec les années, les enfants quittèrent un à un le cocon familial, tous se marièrent et s’installèrent  sur le Continent, à part Marie et Pierre BODERE qu’elle avait épousé le 11 avril 1926, qui s’installèrent sur l’Ile Saint Nicolas aux Glénan…

Les époux QUEMERE, vécurent 26 ans sur l’Ile aux Moutons, jusqu’à ce que Louis, malade, ne décède chez eux à Pennmarch, le 29 aout 1931… Ayant vendu leur maison de Pennmarch à leur fille Alexia, ils s’étaient fait construire une autre à Loctudy, au lieu dit Le Clos… Marie aménagera seule dans cette grande maison, où elle recevra ses enfants et petits enfants… Elle y vivra avec ses souvenirs… Elle loua une partie de sa maison, afin de se trouver moins seule… Pour celle qui avait monté tant de marches, alors que, grimpée sur son fourneau, elle voulait remonter sa pendule, Marie perdit l’équilibre. Sa tête porta contre le fourneau, ce fut sa locataire qui la trouva inanimée. Elle décédera quelques heures plus tard, le 21 juin 1956.  Elle avait 76 ans…  Après ses obsèques en l’église de Loctudy, elle fut inhumée auprès de son mari au cimetière de Pennmarch…

Comme Louis, je descends aussi de Guillaume QUEMERE et Marguerite Catherine GUILLOTRE…

François MEVELLEC

-          Je remercie Adrien BODERE, auteur du récit concernant Marie Jacquette GLOANNEC (épouse Louis QUEMERE) qui m’a inspiré cet article…

-          Ascendance de Louis QUEMERE (ici)

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

    

Le Haut Pays Mélenick.

 

Entre les Pays d’Aven et Glazig, entre Coray et Fouesnant se situe ce que l’on appelle communément le Pays Mélenig, (en français, le Pays Jaune, ainsi appelé pour la couleur des broderies qui ornaient les habits que portaient les habitants de ce secteur, en particulier les Chupens des hommes et les corsages des femmes de la région)…  Avant la Révolution de 1789 et les modifications territoriales qui en découlèrent (la création des Communes et des Cantons en particulier), le Pays Mélenig était composé de nombreuses Paroisses et Trèves : La Paroisse de Melgven avait pour Trêve Cadol, Saint-Yvi, à l’origine Trêve de la Paroisse d’Elliant, devient Commune indépendante en 1790 et en 1792  absorbe la commune de Locmaria-an-Hent (avec sa Chapelle Notre-Dame de la Route), elle aussi ancienne Trêve de la Paroisse d’Elliant. Aujourd’hui, le Pays Mélenig est également composé des Communes de Rosporden, Kernével (Commune associée à la précédente), Tourch, ainsi que la Commune d’Ergué Gabéric

 

Commune de Melgven (Cadol au nord de la carte)

Le Hameau  de Cadol, sur la départementale 70, menant de Rosporden à Concarneau.

                 

Une branche de notre Généalogie Familiale trouve ses racines dans le secteur Haut Mélenig, au 16ème siècle, avec les patronymes LAENNEC, GLEMAREC,  familles qui gravitaient dans le secteur de Cadol, de Melgven, de Locmaria-an-Hent, mais également du coté de Locamand (dans le Pays Fouesnantais)…

-          Vincent LAENNEC (1540-1596) était Notaire Royal à La Cour de Conq et Rosporden… Lors de son mariage avec Catherine RICA (vers 1575), il était dit fils de Jehan LOHENNEC et Catherine KERROUE et de cette union naquirent au moins quatre enfants : Pétrus, Ludovicus, Maria et Johannès

-          Maria LAENNEC (sa fille) née le 8 novembre 1581 au village de Cadol, épouse Mathieu GLEMAREC (également de Cadol)… Mathieu était fils d’Yvon et Maria LE GUIFFANT

Deux des enfants du couple  Mathieu GLEMAREC et Maria LAENNEC, (ils en eurent treize de 1597 à 1619) :   Pierre (1600-1664) x(1) Françoise LE BEUX, x(2) Jeanne LE BOURHIS et  Mathieu (1615-1696) x Apolline LE FLAO, deviendront, par différentes unions, l’un et l’autre, nos ancêtres…  

-          Pierre et Françoise LE BEUX, par leur fils René x Catherine LE GUILLOU sont mes sosa,

-          Mathieu et Apolline LE FLAO étant les sosa de mon épouse par leur fille Catherine mariée avec Alain LE FLAO

A noter que Catherine GLEMAREC s’était mariée avec Alain LE FLAO, son oncle : frère de sa mère Apolline !!!             

    
Eglise Tréviale de Cadol en Melgven

Les premières générations ne se sont guère éloignées de Cadol, c’est au courant du 18ème siècle que des unions se sont concrétisées avec des familles qui étaient implantées à Locmaria an Hent, Saint Yvi, Elliant, (familles LAHUEC, JAOUEN, DERVEN, QUEMERE) et avec les années (les naissances et les mariages se succédant), les descendants de Maria LAENNEC et Mathieu GLEMAREC, se sont implantés sur le Pays Mélenig et bien au-delà…  Mathieu GLEMAREC et Maria LAENNEC sont les sosa 30 868 et 30 869 de mes petits enfants, (ces derniers se situent à la 16ème génération par rapport à ce couple d’ancêtres) …

Nous avons recensé de nombreux cousins, descendants de ce couple, mais il y en a certainement encore beaucoup…

 

 

 

 

 

   

 

  Quand la famille s’exile en Normandie

 

Une annotation sur un acte de naissance, et nous voilà tels Sherlock Holmes à fouiller, trifouiller et farfouiller… Mais que venait faire le Calvados en plein registre briécois ? 

Jean Marie SAOUZANET, fils de Alain et Louise LE CORRE  est né le 27/04/1852 à Gurvennou en Edern ; Il est le frère de Corentin (marié à Anne Lannuzel) qui est venu s’installer vers 1872 à Guergaridou. Corentin est le grand père de mon grand père.

Jean Marie étant le cadet d’une fratrie de 6 enfants, et pas de propriété à exploiter n’a pas eu d’autre choix que de devenir valet de ferme… Le 21/09/1873, il se marie avec Marie Anne Le Gall. Elle est née à Kerlestrec en Briec le 18/06/1847 Elle non plus, bien que l’aînée de 4 filles, n’hérite pas d’une ferme puisque ses parents sont également aides cultivateurs…

Les voici donc allant de ferme en ferme pour travailler de ci de là et ainsi de de 1872 à 1880, on les verra d’abord à Kerviny en Briec en 1872 pour Jean Marie qui est domestique chez François Le Roy et Jeanne Donard, puis journalier à Montcouar (1872 à 1873), ensuite journalier à Nénez Pont Guin, lors de son mariage et enfin journalier à Trégagué de 1877 à au moins 1880.

En 1881, Jean Marie et Marie Anne sont domiciliés à Quimper au 31 rue de Pont l’Abbé, Jean Marie est dit cultivateur.

En 1885, Jean Marie est forgeron toujours à Quimper mais il habite en face au 22 rue de Pont L’abbé.

photographies actuelles de la rue de Pont l’Abbé à Quimper (Google maps)

 

Jean Marie SAOUZANET et Marie Anne LE GALL ont 4 enfants :

      -    Alain né le 21/08/1874 à Briec Nénez Pont Guin

-         Marie Jeanne née le 12/01/1877 à Briec Trégagué

-         Jean Marie né le 10/08/1880 à Briec Trégagué

-         Louise née le 12/10/1885 à Quimper 22 rue de Pont l’Abbé

En quelle année se sont ils exilés en Normandie ? On ne trouve aucune trace d’eux entre 1885 et 1891 date à laquelle on les retrouve sur les recensements d’Ablon dans le Calvados.

En 1891, Jean Marie est ouvrier d’usine et habite avec sa famille à Saint Nicol à Ablon.

Ablon, le quartier de l'Usine

En 1896, Ils habitent route Saint Sauveur ; Ne sont recensées que Marie Jeanne 19 ans et Louise 10 ans. Alain et Jean, leurs frères sont peut être journaliers et vivent ailleurs ? 

Le 11 juin 1896, 1er mariage de l’année à Ablon (!) Marie Jeanne SAOUZANET née à Briec (Finistère), fille de Jean Marie journalier et de Marie Anne Le Gall journalière, se marie avec Gustave Eugène Celestin DELOMOSNE, né à Fiquefleur Equainville, employé à l’usine de dynamite d’Ablon, fils d’Arsène Honoré DELOMOSNE chauffeur et de Adélaïde Alexandrine MARECHAL, concierge.

 

Le 02/09/1899 à La Rivière Saint Sauveur (14) a lieu le mariage de Alain SAOUZANET, et de Marguerite Hèlene CORDIER, 21 ans sans profession, fille de Paul Prudent et de Eulalie Marie Séraphine VILLEY, domiciliés à La Rivière Saint Sauveur.

 

Alain SAOUZANET ainsi que ses 2 beaux frères (Gustave CORDIER 25 ans et Paul CORDIER 27 ans) sont jardiniers à La Rivière St Sauveur. Est également témoin Gustave DELOMOSNE, employé d’usine et beau frère du marié.

 

Le 11 avril 1900, Naît à la Rivière Saint Sauveur, quartier de la Fontaine Jourdain, Blanche Yvonne Alexandrine Marie DELOMOSNE, fille de Gustave ouvrier d’usine et de Marie Jeanne SAOUZANET occupée au ménage.

 

En 1901, Jean Marie SAOUZANET, toujours ouvrier à l'usine de matières plastiques et Marie Anne LE GALL habitent route de Genneville à Ablon avec Jean 20 ans, ouvrier à l’usine de matières plastiques à La Rivière et Louise 17 ans, couturière.

 Alain SAOUZANET et Marguerite CORDIER habitent route de Pont Audemer à Ablon. Alain est également ouvrier à l’usine de matières plastiques.

Construite en 1890 et 1893, l’usine de matières plastiques (groupe Nobel) située en plein bourg de la Rivière Saint Sauveur a fermé ses portes en 1985. On y fabriquait notamment de la nitrocellulose pour l’industrie photographique et également la fabrication de baigneurs en celluloïde. En 1900, 200 personnes y travaillaient.

 Après 1901, on ne retrouve aucune trace de Jean Marie et Marie Anne.

 Louise SAOUZANET épouse le 27 mai 1905 à Gonneville sur Honfleur (14) Jean Joseph DOUGUET, né le 31/08/1878 à Quimper Rue de Kerfeunteun, fils de Nicolas Alain né à Saint Coulitz (29) et de Marie Françoise RIVOAL née à Plonevez Porzay. 

En 1911, Gustave DELOMOSNE magasinier à l’usine de dynamite habite le quartier de l’Usine à Ablon avec sa femme Jeanne SAOUZANET et sa fille Blanche.

L’usine de dynamite à Ablon, ainsi que celle de matières plastiques de la Rivière Saint Sauveur appartiennent au groupe Nobel. C’est Alfred Nobel (1833-1896) chimiste et indutriel qui inventa la dynamite

Entrée de l’usine d’Ablon désaffectée de nos jours.

 

La production d’explosifs démarre en juin 1879. En 1916, on dénombre 265 salariés.

De nombreux accidents y ont eu lieu :

- Le 30 octobre 1899, 4 salariés périssent lors d’une terrible explosion dans la cartoucherie n°2 (empaquetage des explosifs).

- Le 26 septembre 1926, trois femmes meurent lors d’une explosion dans la cartoucherie ; celle-ci est complètement détruite.

- Le 1er octobre 1927, une explosion a lieu au laboratoire de l’usine occasionnant le décès de Mr Quesney, 58 ans contremaître ; Mr Boulle, chimiste est blessé ainsi que sa femme.

- Le 31 août 1928, 8 personnes sont tuées, 20 autres blessées et des dégats énormes aux alentours de l’usine (Ablon, La Rivière St Sauveur, Honfleur).

 

Ouest Eclair du 02/09/1928 (Edition de Caen)

 "L'explosion d'Honfleur"

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Des détails 

Honfleur, 1er septembre. - Dans l'explosison qui s'est produite à l'usine de dynamite d'Ablon, on compte sept morts : MM. Théophile de Mally, Jean Granlin, Jules Quettier, Adolphe Hays, Robert Poissonet, Alphonse Graindorge, Désiré Handelin.

Les blessés sont au nombre de 14 : dont 4 grièvements attents : Ce sont MM. Anthime Leroux, Albert Villey, Armand Bourgeot et Raoul Gaquerel.

Le parquet de Lisieux, le juge d'instruction et le substitut se sont transportés sur les lieux pour continuer l'enquête commencée par le capitaine de gendarmerie de Mougline.

M. Russière, sous-préfet est venu apporter aux famille éprouvées les condoléances du Gourvernement. Les dégâts matériels sont importants dans l'usine et aux environs, notamment dans les communes de la Rivière St Sauveur et Honfleur. Trois bâtiments ont été détruits.

Les cadavres des victimes ont été déchiquetés ; on en a relevé un, ayant notamment les deux jambes et les bras arrachés et le crane sectionné. 

Un blessé succombe 

Honfleur, 1er septembre. - L'une des victimes de l'explosion survenue hier matin à l'usine de dynamite d'Ablon. M. Armand Bourgeot, agé de 54 ans, est décédé hier dans la soirée, des suites de ses blessures, à l'hôpital où il avait été transporte. On ne peut encore se prononcer sur l'état des trois autres blessés, égalements transportés à l'hôpital, et qui portent des plaies nombreuses et assez graves.

 On ignore encore les causes de la catastrophe. 

L'enquête judiciaire ouverte par le Parquet et l'enquête administrative menée par le service des poudres n'ont pas encore fait connaître les causes de la catastrophe.

M. Eusch, le directeur de l'usine de la Société générale pour la fabrication de la dynamite, dont le siège est 67, boulevard Haussmann, à Paris, affirme les inimaginables précautions prises dans les ateliers, la confiance qu'il a dans un personnel d'élite encadré de contremaitres de choix.

Il rappelle les mesures de sécurité : construction légère des bâtiments, sol recouvert de plomb pour éviter tout choc, tunnels, refuges, talus épais, maçonnés à la base, plantes d'arbres de haut jet pour éviter la propagation du danger en cas d'explosion : ouvriers ne travaillant, tous vêtements otés, qu'en combinaisons serrées au cou, au bras, et aux pieds par les contremaîtres chefs d'équipe, et en sandales pour éviter tout choc et toute possibilité d'étincelles.

Cet homme, pour qui les ouvriers ont une véritable affection, conclut :

"Comment cela est-il arrivé ? Je ne le sais. Nous avons pris toutes les précautions possibles, à la suite surtout des pdeux précédentes explosions, mais nous somme à la merci d'un rien !" 

Honfleur, 1er septembre. - M. Bourgeaud, agé de 40 ans, marié, est mort des suites de ses blessures. Travaillant dans le deuxième atelier de pétrissage, il avait eu les deux bras et la clavicule brisés et portait de graves blessures à la tête. L'état des trois autres blessés est toujours grave. Ils souffrent surtout de la commotion qu'ils ont subie au moment de l'explosion. Toute la nuit les gendarmes ont exercé une surveillance sévère autour de l'usine d'Ablon. »

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18 mai 1949 : explosion de 400 kgs d’explosifs, bilan 4 morts

12 mars 1985 : 3 personnes meurent lors de l’explosion d’une cuve de malaxage

5 mars 1987 : explosion dans l’atelier de stockage de nitroglycérine, aucun blessé

3 mars 1988 : 300 kgs de dynamite explosent dans l’atelier d’encartouchage ; 5 personnes décèdent dont le directeur de l’usine, le chef de fabrication et le chef de laboratoire présents dans l’atelier.

Les arbres de la forêt environnante sont déchiquetés, les vitres des boutiques du centre bourg d’Ablon volent en éclat et les déflagrations se répercutent jusqu’à Honfleur distante de 1,16 km.

Suite à cet ultime accident, l’usine ferme définitivement ses portes en 1988 ; 122 personnes y travaillent.

 


Mais revenons à l’année 1911 et à nos cousins normands…

 Jean DOUGUET, ouvrier d’usine d’engrais chimiques et sa femme Louise habitent avec leurs enfants Simonne (née à Ablon en 1906), Alain (1908) et Jean (1910). 

Alain SAOUZANET est dit chef de ménage et habite avec « Marie » CORDIER. Ils n’ont pas d’enfants. 

Les recherches d’après l’état civil s’arrêtent en 1902 et pour les recensements en 1911. 

 Le 19/02/1914, Jean DOUGUET et Louise SAOUZANET ont un fils Ernest.

 Louise décède avant 1922 et Jean se remarie le 22/07/1922 à Ablon avec Germaine Julienne LEROY.

Le 14/09/1922, Blanche DELOMOSNE épouse à Ablon Jules CANU.

 Le mardi 13 mars 1934, Gustave DELOMOSNE, père de Blanche, reçoit des mains du directeur de l’Usine d’Ablon, la médaille d’or du travail.

 

« Ouest Eclair du 16 mars 1934

 ABLON

LE TRAVAIL A L'HONNEUR 

Mardi après-midi, dans un des grands bâtiments de l'usine d'Ablon, se trouvait réunie une nombreuse assistance. Il s'agissait de remettre la médaille d'or du travail à M. Delomosne, qui compte cinquante ans de services dans les ateliers de la "Dynamite d'Ablon". 

A cette occasion, M. Eusch, le directeur de l'usine, avait convié tout le personnel à se joindre à lui pour présenter ses félicitations à leur doyen et collaborateur. 

M. Eusch dans une vibrante allocution célébra les mérites de M.Delomosne dit sa joie et sa fierté en apprenant la bonne nouvelle de la décoration de son fidèle collaborateur. Il rappela la fête à laquelle M. Delosmosne et sa famille avaient été conviés pour recevoir des mains de M. Fleurent directeur de l'Office des Produits Chimiques au ministère du Commerce et de l'Industrie et représentant M. le Ministre, la médaille de vermeil du Gouvernement et la médaille de 50 ans de l'Union des Produits Chimiques. Au cours de cette belle cérémonie du 24 février, M. Le Play, administrateur-délégué de la Société Nobel, félicitait publiquement l'heureux titulaire, dans le majestueux amphithéâtre de la Sorbonne. 

En adressant ses plus chaleureux compliments à M. Delomosne, M .Eusch rappela sa vie toute de labeur et d'honnêteté. Arrivé à Ablon en 1877, aves ses parents qui eux même étaient titulaires de la médaille du Travail, M. Delomosne commença à travailler en 1884 dans l'usine et depuis il ne l'a jamais quittée. 

M. Eusch remercie tous les présents, tant le personne de l'usine d'Ablon que les employés des matières plastiques appartenant à la même Société, et les fonctionnaires attachés à l'usine. 

Après avoir défini le travail et vanté les heureux effets de l'assiduité au travail, M. le Directeur se félicita de voir qu'Ablon compte maintenant deux médaillés de 50 ans, MM. Delosmosne et Maxime Fleury. Aux éloges qu'il venait de faire des titulaires de la médaille d'or, M. Eusch associa tous les médaillés du travail appartenant à la Société Nobel. 

M. Eusch profita de cette occasion pour renouveler à tous ces médaillés ses remerciements pour le concours qu'ils lui ont apporté et ses félicitations pour le bel exemple de fidélité et de dévouement qu'ils donnent aux jeunes ouvriers et ouvrières de l'usine. 

En terminant, M. Eusch dit l'empressement avec lequel tout le personne accueillit l'idée d'offrir un souvenir à M .Delomosne. Il le pria d'accepter un magnifique bronze "Le Devoir" destiner à commémorer et à rappeler la grande sympathie dont M. Delomosne est l'objet à l'Usine. »

 

 

 En 1940 et 1941, Ernest DOUGUET fils de Louise SAOUZANET, soldat 1ère classe du 22è régiment SIM (Section d’Infirmiers Militaires) est prisonnier en Allemagne, détenu au Stalag XI B de Fallingbostel (Basse Saxe).

Le camp est ouvert en octobre 1939 et libéré le 16 avril 1945.

 Ernest est décédé en 1982. Sa famille vit toujours à Ablon. Merci à eux de s’être mis en contact avec moi.

 

Stalag XI B de Fallingbostel

caserne de la 22è SIM à Paris.

 

Cette branche SAOUZANET n’est pas la seule à s’être installée à Ablon et à avoir travaillé à l’usine de dynamite ;

Marie Anne MICHELET et son mari Jean Louis MEVEL sont venus s’installer vers 1902 en Normandie. Jean Louis est également ouvrier à l’usine de dynamite.

Marie Anne est fille de Hervé et Marie SAOUZANET et nièce de Jean Marie SAOUZANET époux de Marie Anne LE GALL.

 Outre la famille SAOUZANET, il y avait également René PETILLON de Kerrien en Briec et sa femme Anna ROLLAND, Yves CROISSANT de Briec, Guillaume RANNOU de Guellen en Briec et sa femme Marie LASSEAU, Corentin DOUGUET de Lindu en Quéménéven (menuisier à l’usine) et sa femme Jeanne GUEGUEN de Kerfenteun, Yves KERVELLA de Cast et sa femme Jeanne, Hervé RANNOU de Plogonnec (plombier à l’usine) et sa femme Joséphine, et bien d’autres encore que nous n’avons pas recensés, du moins pour le moment…

 

 

 

 

 

   

  

De Croazmen à Guergaridou (Itinéraire d’une famille).

 

Ils venaient de Laz, du lieu-dit Croazmen Izellaf (aujourd’hui, Kroaz Men an Traon), sur le versant sud des Montagnes Noires, mais leur origine n’est toujours pas déterminée… Le patronyme non plus d’ailleurs : avaient-ils des ascendances Saxonnes ou bien était-ce un sobriquet dont avait été affublé l’ancêtre qui leur avait transmis ce nom : SAOUZANET en Breton se disait de quelqu’un de désorienté, hébété, égaré et selon la légende cet état de  léthargie touchait ceux qui avaient foulé du pied, cette herbe magique, appelée herbe de l’oubli !!!

Guillaume SAOUZANET décède le 18 mai 1651 à Croix Men Ysellauff, était né au début du 17ème siècle, à l’époque ou les registres d’état civil n’étaient pas encore rendus obligatoire, mais il semblerait qu’il avait au moins deux sœurs : Françoise mariée avec Maurice BERNARD et Catherine qui avait épousé Guillaume MESSAGER :   Françoise était la marraine de Françoise SAOUZANET (fille de Guillaume) et l’acte de naissance, nous confirmait la parenté : La marraine est la sœur de Guillaume et la femme de BERNARD Maurice..

Guillaume SAOUZANET avait épousé (vers 1620) Marie SALAUNIC, dont il eut au moins six enfants, tous nés au village de Croas Men Ysellaff, dont Jacob  le 8 juin 1630 …  Ce dernier se mariera vers 1660 avec Marie LAZ née le 2 juin 1643 à  Laz, à Lost Ar Choat…  De ce couple naquirent neuf enfants dont Jan né  le 7 février 1673 à Laz,  qui décédera  le 2 février 1710 à Guellevain… 

 

     Eglise paroissiale de Laz                           Eglise Saint Guthiern de Langolen           Chapelle St Guénolé Guellevain

    

Jan SAOUZANET s’était marié le 08/02/1708 Guellevain, avec Adelice LE GRAND, dont il eut un fils Barnabé le 3 mars 1709 à  Guellevain au village de la Villeneuve… Lors de son mariage, il  était dit de Langolen (sans doute y était-il comme commis de ferme … Jan décédera prématurément le 2 février 1710 à Guellevain (La Villeneuve) et Adelice se remariera le 7 février 1712 à Guellevain, avec Guillaume DONNART…

Barnabé, (élevé avec ses trois demi frères, Yves, Alain et Guénolé DONNART) se marie le 18 février 1744 à  Guellevain, avec Catherine LE FEUNTEUN…  Le jeune couple s’installe au village de Gurvennou, où Catherine avait  vu le jour en 1718, le patronyme SAOUZANET restera présent  sur le canton de Briec pendant huit générations :

Corentin SAOUZANET (1843-1907) sera le dernier (du nom) à avoir exploité la ferme de Gurvennou…  Lors de son mariage, Corentin était domicilié de fait à Briec et de droit à Edern (chez ses parents), il avait acquis la ferme de Guergaridou avant 1871, année de son union avec  Anne LANNUZEL (1848-1905)…  Trois siècles se sont écoulés depuis la naissance de Guillaume SAOUZANET, nous continuons à rechercher les descendants de Guillaume et de Marie SALAUNIC, mais nous découvrons de jour en jour des liens familiaux avec d’autres patronymes qui sont aussi parmi nos ascendants…

 

 

 

 

   

 

 

 

 

François Alain LE GUYADER, maire de Tourch.

 

François LE GUYADER nait le 20 janvier 1802 à  Tourch, au village de Kervéguen, fils de Jacques André et de Marie Anne QUEMERE, il était également le frère de Michel Christophe, les deux frères avaient épousé deux demi sœurs, filles d’Alain MEVELLEC, d’Elliant…

Jacques André LE GUYADER et Marie Anne QUEMERE, vivaient à Elliant, au village de Kersaliou, avec leurs sept enfants (quatre garçons et trois filles)..

François épouse le 10 octobre 1826, Marie Jeanne MEVELLEC  d’Elliant fille d’Alain et de Jeanne Louise Anne COTTEN, de cette union naîtront quatre enfants dont François Alain le 14 janvier 1832, au village de Kerhéré en Tourch … Ce dernier épousera le 24 juillet 1855 à Tourch, Jeanne Marie CREDOU et s’installera sur les terres de Kervéguen, plus au sud que le  Moulin de la Rivière …

   

Le Moulin de la rivière, avec sa retenue d’eau en pierre maçonnée…

Tourch, petite commune du canton de Rosporden, était essentiellement tournée vers l’agriculture et l’élevage et dépendait en grande partie de la seigneurie de La Rivière, comme le moulin ci-dessus … La Rivière était propriété de Louis de la Lande de Calan Sieur de Landanet en Elliant, qui fut de 1804 à 1830, maire de la commune (de Tourch) …

François Alain LE GUYADER, lors de son accession au poste de maire, avait à peine trente cinq ans et succédait à Jean GOURMELEN, qui avait occupé le poste pendant vingt ans, de 1844 à 1864, François Alain ne sera maire de Tourch que de 1865 à 1866 : il avait succédé, en tant que premier adjoint, à Jean GOURMELEN, démissionnaire, en attendant les prochaines élections municipales, il était un lointain cousin du maire sortant…

                 

Eglise Saint Cornély                                                                Four à pains  à Kerlatous

 

        

 La fontaine Sainte Candide (près de la Chapelle du même nom).                                         L’Aven, entre Tourch  et Scaër

Tourch, commune rurale, a su préserver les vestiges du passé, sans trop dénaturer son paysage, elle est un trait d’union entre ses voisines, telles que les communes d’Elliant, de Coray, de Scaër et la petite métropole formée par Rosporden et Kernével … Tourch est bordée à l’est par la rivière Aven qui lui sert de frontière avec Scaër, sa voisine …

Aujourd’hui, encore, on trouve des LE GUYADER au village de Kervéguen, descendant certainement du couple LE GUYADER x CREDOU …